mercredi 11 juillet 2012

Carbone

A l'heure où beaucoup s'interrogent ( avec plus ou moins d’honnêteté intellectuelle) sur le bilan carbone de la production agricole, ne serait-il pas temps d’intégrer la traction animale dans un schéma d'action en faveur d'une production plus rationnelle des denrées alimentaires.
Les arguments de rentabilités sont souvent mis en avant pour défendre l'agriculture intensive ( subventionnée!) très gourmande en intrants issus de l'industrie agro-chimique (donc indirectement subventionnée!).
De plus un rapport de reporterre (http://www.reporterre.net/spip.php?article528) dévoile les subventions dont bénéficie le secteur pétrolier dans son ensemble.
Qu'on ne vienne pas maintenant nous expliquer que le cheval dans un champs (qui n'est pas subventionné lui!!) n'est pas rationnel.
Le tracteur qui fait du bruit, viole la terre, la souille de ses effluents toxiques serait rationnel parce que "rentable".
Autour de nos chevaux qui travaillent, viennent gazouiller des oiseaux. Quand le chantier commence à l'aube, il nous arrive de surprendre quelque bête au coin du champs. Derrière mon cheval je ne respire que des effluves de nos sueurs mélangées.
Nous nourrissons nos bêtes avec du foins produits localement, par nos soins ou de consciencieux voisins.
Notre outillage est léger et délicat dans son contact avec le sol.
Nous sommes les laboureurs maraichers, meneurs, charretiers, mais nos amis cochers et débardeurs peuvent raconter des histoires similaires.
Nous sommes très peu aidés, on nous regarde de travers en nous prenant tantôt, pour des farfelus des rêveurs, de dangereux "irréallistes".
Il existe donc un différence entre le tracteur acteur principal de l'agriculture mondiale et le cheval ( ou d'autres animaux) qui n'est encore qu'un figurant.
Dans la traction animale et son développement à venir, il y des enjeux politiques en terme d'autonomie paysanne et de sociétale.
Massacré, au sens propre comme au sens figuré, le cheval de trait le cheval reviens, indolent mais déterminé marquer de ses sabots comme d'un sceau, les champs trop longtemps maltraités.
De ce retour, soyons les chantres et les hérauts.